« Oui, je suis candidat à l’élection municipale. J’ai pris le temps de la réflexion, parce que la tâche est difficile et que je prends toute la mesure de la responsabilité d’être maire. »

Thomas Chazal, vous avez été élu maire de Vigneux-sur-Seine par le Conseil municipal en octobre 2018. Êtes-vous candidat à votre succession ?

Oui, je suis candidat à l’élection municipale. J’ai pris le temps de la réflexion, parce que la tâche est difficile et que je prends toute la mesure de la responsabilité d’être maire quand on y met tout son coeur et que l’on s’y consacre à plein temps.

 

Devenir maire faisait-il partie de votre projet de vie ?
J’ai toujours été passionné par la chose publique et le devenir de ma ville à laquelle je suis profondément attaché. Je suis devenu conseiller municipal en 2008, puis on m’a confié d’autres responsabilités, avant que je ne devienne adjoint au maire en 2013. Je n’avais pas au départ l’ambition de devenir maire, c’est l’urgence du contexte et l’esprit de responsabilité qui m’ont appelé à cette fonction. Et c’est pour poursuivre le travail déjà engagé avec mon équipe que je suis candidat à ma réélection.

 

Est-ce qu’il a été difficile de succéder à une personnalité comme Serge Poinsot ?
C’est le contexte qui était difficile. Quoi qu’il en soit, il a réalisé un travail considérable pour notre ville, qui s’est transformée en dix-huit ans. Sans renier le passé, ce qui me guide, c’est agir au quotidien et construire l’avenir pour les générations futures.

 

Vous êtes maire depuis un peu plus d’un an, quel premier bilan tirez-vous de cette expérience ?
C’est une expérience passionnante et très enrichissante sur le plan humain. La mission est tellement vaste qu’elle nécessite un engagement total. Être maire, c’est l’école de l’humilité et de la persévérance. C’est accepter d’être sollicité sur tous les sujets, en permanence ; d’être critiqué, souvent ; de se remettre en question, toujours. Mais c’est surtout un grand bonheur lorsqu’un projet mené à bien, rencontre la satisfaction des habitants.

 

De quelles actions ou réalisations êtes-vous le plus fier après cette première année de mandat de maire?
De la signature du projet de rénovation urbaine de la place du 8 Mai qui viendra achever le renouvellement du quartier de la Croix-Blanche. Après trois ans de négociations, nous allons pouvoir finaliser ce projet par la réalisation du Centre culturel tant attendu, avec sa médiathèque, son conservatoire de musique et de danse, son studio d’enregistrement et sa salle de spectacle. Je pourrais également citer le début de la réhabilitation du château et du parc du Gros-Buisson ainsi que la livraison du Groupe scolaire Bashung. Je n’oublie pas non plus l’installation du Conseil municipal des enfants. L’obtention de la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle de la Commune par l’État a également été un motif de satisfaction pour les Vigneusiens.
Par ailleurs, j’aurais aimé aller plus vite sur la réalisation du parking-relais de la gare, mais nous avons accepté la proposition de la Région de requalifier et de moderniser l’ensemble du secteur gare à des conditions financières et techniques très avantageuses.

 

Vous allez constituer une équipe pour briguer la direction de la Mairie, sera-t-elle proche ou différente de l’équipe actuellement élue ?
Je veux m’appuyer sur un collectif solide et expérimenté mais qui fera la part belle aux forces vives et aux nouveaux talents. Je prévois un élargissement politique autour d’un projet commun ambitieux. Ces derniers mois, nombreux sont les femmes et les hommes de bonne volonté qui ont exprimé le désir de servir Vigneux, au sein de notre équipe, j’en suis très heureux. Ma liste ne sera donc pas une liste de droite ou de gauche, elle sera forte de sensibilités plurielles.

 

Quels seront les grands axes de votre campagne ?
J’ai dégagé trois grandes priorités :

  • La protection et la valorisation du patrimoine naturel et historique de Vigneux ;
  • La sécurité et la lutte contre les incivilités ;
  • Enfin, l’amélioration de la qualité du cadre de vie avec une action forte en faveur de la propreté.

Nous mobiliserons les moyens nécessaires pour que nos habitants se sentent bien dans leur ville, en sécurité dans un environnement de qualité.

 

Le pont sur la Seine fait polémique en Essonne et notamment à Athis-Mons. Défendez-vous pleinement ce projet et dans quelle version ?

Aujourd’hui, le Val d’Yerres-Val de Seine est enclavé par la Seine et pénalisé. Il faut ouvrir une autre voie pour accéder à Vigneux et nous relier aux bassins d’emplois. Le Département est en mesure de répondre à nos attentes, qui reposent sur la connexion de cet ouvrage à la gare de Vigneux mais à la condition qu’il soit réservé aux modes de déplacement doux et aux transports collectifs. Je veux que soient préservés le centre de Vigneux et le quartier paisible du Lac, en déplaçant le projet de tracé vers la zone d’activités, derrière Auchan. Ce pont ne doit pas être une source de nuisances au quotidien ni un risque pour la santé mais une formidable opportunité pour les Vigneusiens.

 

Les dernières années ont été marquées à Vigneux par une certaine pression immobilière. Quelle sera votre stratégie en la matière et quels quartiers seront concernés ?
Notre vision de l’avenir de notre ville est inscrite dans le projet de Plan Local d’Urbanisme et de Plan d’aménagement et de développement durable, actuellement en révision. Elle est résolument protectrice. Il n’est pas question de mettre Vigneux sous cloche mais de protéger les espaces verts et naturels et de maîtriser son développement ; particulièrement celui des quartiers pavillonnaires en évitant la vente de pavillons à des promoteurs qui voudraient construire de petits immeubles sur ces parcelles. Nous avons également prévu de limiter la hauteur des bâtiments sur l’avenue Henri-Barbusse, 4 étages et demi au maximum.
En clair, Vigneux n’a pas vocation à grossir indéfiniment. Ma préoccupation est d’abord de pouvoir proposer aux Vigneusiens un parcours résidentiel répondant à leurs besoins avec des équipements publics adaptés. Alors oui ! Je continuerai de faire barrage à toute opération immobilière qui ne servirait pas l’intérêt des habitants et menacerait l’intégrité du territoire communal.

 

Est-ce que vous vous inscrivez dans une démarche environnementale ?
Absolument. Notre planète est menacée et il en va de la santé des Vigneusiens. Nous devons notamment mener une politique assumée de lutte contre toutes les formes de pollutions : sonores, visuelles, monoxyde de carbone, émissions de fréquences des antennes-relais.

Nous allons protéger et revaloriser les espaces végétalisés comme celui de la Maison de retraite du cinéma, la darse de Port premier qui doit redevenir une zone naturelle, le lac Montalbot et le lac Frayé grâce à des projets d’aménagement concertés. Vigneux a un formidable potentiel qui ne demande qu’à s’épanouir.

 

La sécurité reste un sujet majeur à Vigneux, surtout dans ce moment de forte tension sociale. Avez-vous des solutions pour que les Vigneusiens vivent tranquillement ?
Chaque acteur du territoire détient une partie de la solution. C’est pourquoi, dès mon élection, j’ai réactivé les instances de partenariat qui structurent notre Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance. Depuis un an, nous collaborons au quotidien avec le Commissaire de Police et les premiers résultats sont là puisque la délinquance générale a baissé de 4%. Grâce au renforcement des effectifs au Commissariat de Draveil et l’affectation d’une BAC supplémentaire par le Préfet de l’Essonne, nous sommes mieux armés aujourd’hui. Le recrutement à venir de six policiers municipaux, le déploiement de quatre éducateurs spécialisés et l’extension du réseau de vidéo-protection actif de 40 à 90 caméras, relié au Commissariat, et autorisant la vidéo-verbalisation, courant 2020, vont constituer des moyens puissants de lutte contre la délinquance et les incivilités. Je suis attaché à la tranquillité de mes concitoyens et le garant des règles de vie communes sur notre ville.

 

Comment caractérisez-vous la « patte » Thomas Chazal dans la gouvernance municipale ?
J’écoute tous les avis avant de me forger le mien et de mettre en oeuvre un projet qui correspondra aux attentes du plus grand nombre. Concernant les projets immobiliers, par exemple, j’ai reçu tous les collectifs « anti-immobiliers ». Je me suis rendu compte que les habitants ne sont pas forcément opposés aux constructions. En revanche, ils veulent être informés et consultés afin que les projets puissent être améliorés, accompagnés et bien intégrés dans leur environnement. Mon parti pris, c’est la concertation avant l’action même s’il faut y passer du temps.

 

Quelles sont les relations que vous entretenez avec les autres maires du Val d’Yerres Val de Seine et les liens que vous avez tissés ?
J’entretiens d’excellentes relations avec tous mes collègues de la CAVYVS. Je suis arrivé en cours de mandat, je suis le benjamin (même si j’ai déjà douze ans d’expérience municipale et intercommunale), ils m’ont accueilli avec bienveillance, en me prodiguant soutiens et conseils. On m’a confié des responsabilités importantes puisque je suis chargé, en plus de la cohésion sociale, de l’administration générale de l’agglomération et de son personnel. Nous travaillons ensemble au quotidien avec la volonté de servir le territoire intercommunal et ses habitants.

 

On vous dit proche de François Durovray. En quoi le Président du Conseil départemental peut-il être utile au développement de Vigneux ?
Le Département de l’Essonne est utile et nécessaire au quotidien dans tous les champs de compétences d’une ville comme Vigneux. Le nouveau Contrat départemental est d’ailleurs un levier puissant pour son développement. L’action de François Durovray à Vigneux (qui se situe dans son canton) n’est plus à démontrer et elle est essentielle, comme celle de la Présidente de la Région Île-de-France. Nous avons tissé des relations de travail et de confiance précieuses pour notre commune et son avenir.

 

Si on se projette à Vigneux à l’horizon 2030, comment imaginez-vous notre ville ?
Je souhaite une ville apaisée pour des habitants qui profitent pleinement de son patrimoine, notre forêt de Sénart, nos lacs, nos berges de Seine, des services publics encore plus conformes aux besoins de chacun et connectés. Un territoire doté d’un réseau de transport efficace et d’un franchissement bien inséré pour désenclaver notre ville qui est aujourd’hui bloquée dans son développement. Aux portes du Grand-Paris, c’est ainsi que Vigneux gagnera en dynamisme et en attractivité, pour la création d’entreprises et l’emploi. Cette vision je veux la traduire, particulièrement pour notre jeunesse, dans un projet de ville et d’actions que nous allons réaliser, ensemble, jour après jour.